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Ascomycotina - Pezizales - Tuberaceae
Caractères macroscopiques
-
Ascome
grossièrement globuleux, de couleur brun-noir ± nuancé de rougeâtre, il
mesure environ 3 cm de Ø, est limité par une enveloppe
protectrice de 0,2-0,3 mm
d’épaisseur, le péridium orné vers l’extérieur de basses verrues
polygonales de
0,5-2 mm de diamètre, le plus généralement constituées de 4 faces
aplaties, ± régulières, peu saillantes, d’où le nom de truffe noire
lisse parfois attribué à cette espèce.
Aucune odeur particulière n’a été décelée sur ces exemplaires âgés ;
toutefois la littérature signale une odeur d’ail et une saveur également
alliacée agréable.
- La
gléba, vue en coupant
la truffe, montre une alternance de parties sombres (brun pourpre foncé)
et de parties claires, sinueuses, nommées
veines, ces veines
devenant plus épaisses par endroit. Dans les parties sombres, où se
trouvait l’hyménium, de nombreux petits granules noirâtres sont visibles
à l’œil nu, ce sont les ascospores, géantes dans cette espèce.
Caractères microscopiques
- Le
péridium est formé
d’hyphes entrelacées, à parois épaisses, plus foncées vers la
périphérie, plus claires vers l’intérieur. Ce péridium protecteur est
l’homologue du réceptacle des pézizes, qui se serait refermé au cours de
l’évolution.
- Les
asques sont
grossièrement globuleux à ellipsoïdes, ils ne contiennent que 2 ou 3
spores, certains noyaux ayant dégénéré après la méiose postméiotique.
- Les
ascospores sont en forme de ballon de rugby, elles sont brun
rougeâtre, réticulées-alvéolées avec des mailles irrégulières, parfois
larges, parfois serrées ; elles mesurent 40-80 x 30-55 µm, mais leur
taille varie en fonction du nombre de spores par asque, moins il y a de
spores dans l’asque, plus ces spores sont grosses ; 30-40 µm de longueur
dans les asques trisporiques, 40-55 µm dans les asques bisporiques,
50-70 µm quand elles sont uniques ; ce sont les plus grandes spores du
genre Tuber, Joseph Astier signale dans son livre "Truffes
blanches et noires", la présence de spores atteignant 93 µm de longueur.
Habitat :
Espèce
trouvée fin août 2012 dans une pelouse,
sous un chêne pédonculé,
en milieu plutôt argileux (argile des Flandres). Son mycélium vit ici en
association avec les racines du chêne, au niveau desquelles il forme des
ectomycorhizes, les hyphes du champignon forment un manchon
autour des racines ; à partir de ce manchon, des hyphes se développent
entre les cellules racinaires sans jamais pénétrer dans ces cellules et
c’est à ce niveau que le
mycosymbiote (la truffe) va échanger des
substances avec le
photosymbiote (le chêne), les deux espèces
vivant en harmonie dans une interdépendance nutritionnelle.
Comestibilité :
Tuber macrosporum est
une truffe ayant un arôme et une saveur semblables à la truffe du
Piémont, c’est un
excellent comestible très apprécié par les gastronomes, mais elle
n’est pas cultivée à cause de sa petite taille. Peu fréquente en France,
cette truffe est très certainement l’espèce la plus répandue en Italie,
elle est facilement reconnaissable :
- par son péridium brun-noir
nuancé de rougeâtre couvert de verrues basses et aplaties,
- par ses grandes spores munies
d’un réseau réticulé-alvéolé,
- par ses odeur et saveur
alliacées.
On la trouve habituellement dans
les sols calcaires et souvent dans les sols argileux, sous divers
feuillus, chênes (Quercus), noisetiers (Corylus),
peupliers (Populus), saules (Salix) et parfois sous
tilleuls (Tilia) dès la fin de l’été et en automne. Elle a été
décrite pour la première fois par un mycologue italien, Carlo
Vittadini (1800-1862), en 1831, qui lui donna l’épithète
macrospora, du grec macro = grand et spora = semence.
En Italie, Tuber macrosporum occupe les mêmes biotopes que
Tuber magnatum, ces deux truffes ayant les mêmes exigences
pédo-climatiques et étant associées aux mêmes essences. |
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