Sites prospectés du Pas-de-Calais

Forêt domaniale de Boulogne-sur-Mer
Le massif couvre 2018 ha, ce qui en fait le plus vaste ensemble forestier du Boulonnais ; malgré la proximité de la mer, l’hygrométrie atmosphérique importante et diverses particularités confèrent à tout le Boulonnais une tonalité submontagnarde. l’altitude du massif varie de 45 à 135 m (moyenne : 70 m) : le relief est caractérisé par un ensemble de buttes et de mamelons bordés de replats et de plateaux qui se prolongent par des versants à pentes accentuées, entaillées par de nombreux vallons étroits, profondément encaissés et parcourus par de nombreux ruisseaux permanents ou temporaires. D’un point de vue géologique, ce sont les sédiments secondaires qui dominent largement, en particulier du Jurassique (calcaires, grès, argiles et marnes).
parcelles 14-15 : Les Blangiaux
La parcelle 15 présente un ourlet préforestier neutrocalcicole intéressant. Elle se compose d’un taillis hygrophile, avec une petite bétulaie inondable à sphaignes et surtout d’un ensemble de milieux forestiers méso-hygrophiles relativement calcicoles, ce qui est assez rare dans le massif. Les taillis y sont parfois assez denses.
Parcelles 23-28 :
Carrefour de la Croix Ansel
A droite de la route forestière de Villeneuve, on trouvera (parcelle 23) une belle fûtaie de hêtres (Fagus) (formation rare dans les forêts du Boulonnais). Les parcelles 24, 25, 26, permettent de descendre progressivement vers un bas-fond humide, argilo-calcaire et souvent boueux, avec d’assez nombreuses branches mortes au sol ; une aulnaie marécageuse à Oenanthe aquatica se trouve en parcelle 24. Le couvert est constitué de frênes (Fraxinus), aulnes (Alnus), quelques bouleaux (Betula)… Le point le plus bas se situe entre les parcelles 26 et 27. Le retour, par les parcelles 27, 28 et 29 permet de rencontrer des aulnes (Alnus), des chênaies-charmaies (Querco-Carpinetum) argilo-calcaires riches en petites espèces de champignons intéressants, des chênaies-frênaies-aulnaies à Carex pendula et frênaies (Fraxinus) à mercuriales.
Parcelles 42-44, 47-48  M.F. de Bellewatine
La parcelle 43 est une chênaie-charmaie, parsemée de magno-cariçaies à Carex pendula. La parcelle 44 est plus herbeuse mais intéressante dans la première partie. Elle renferme quelques hêtres (Fagus), quelques mélèzes (Larix). Un ruisseau assez profond coupe ces parcelles. Après un chemin carrossable (Chemin forestier du Pont Pierreux), la parcelle 47 est constituée d’épicéas (Picea) et bordée d’un manteau nitrophile à sureaux (Sambucus). Le point le plus élevé de la parcelle 47 est occupé par une petite dépression tourbeuse à sphaignes (malheureusement en partie encombrée de ronces). La parcelle 48 est constituée de feuillus et d’épicéas mêlés et la parcelle 46, assez riche en érables (Acer), est encombrée de branches tombées. Pour le retour, les parcelles 42 et 43 sont constituées de feuillus mêlés (Alnus, Fraxinus, Fagus, Prunus spinosa, Acer campestre…).
Parcelles 93-102  : Chemin des Celtes / Les Pierres 
Le chemin des Celtes est une laie carrossable, bordée de manteaux et d’ourlets forestiers assez variés et intéressants, riches en arbustes et herbacées plutôt rares, avec également des mégaphorbiaies à Equisetum telmateia. Les parcelles elles-mêmes sont variées, leur alignement traversant un gradient géologique et topographique assez complexe. On y trouvera par exemple, aux côtés de divers groupements de surface restreinte, des surfaces plus importantes d’aulnaies-frênaies, dans les vallons, de chênaie-frênaie à Oxalis acetosella, et surtout de chênaie-frênaie-charmaie mélangée hygro-neutrocline, à Mercurialis perennis (groupement le plus répandu sur le massif).
Parcelles 108-120 :
Chemin des Celtes / Les Brûleries
Le chemin des Celtes est une laie carrossable, bordée de manteaux et d’ourlets forestiers assez variés et intéressants, riches en arbustes et herbacées plutôt rares, avec également des mégaphorbiaies à Equisetum telmateia. Les parcelles elles-mêmes sont variées, leur alignement traversant un gradient géologique et topographique assez complexe. On y trouvera par exemple une lande-ourlet mésohygrophile à callune, molinie et Carex binervis (parcelle 110), une aulnaie-bétulaie pubescente à Luzula sylvatica (110) et des surfaces plus importantes d’aulnaies-frênaies, dans les vallons, de chênaie-frênaie à Oxalis acetosella, et surtout de chênaie-frênaie-charmaie mélangée hygro-neutrocline, à Mercurialis perennis (groupement le plus répandu sur le massif). Une parcelle (108) est également plantée de Douglas.

Forêt domaniale de Desvres
La forêt de Desvres couvre 1150 ha, à cheval sur les communes de Desvres, Cremarest et Bournonville. Elle se situe à la limite orientale de la fosse du Boulonnais, à 15 km de la mer. Les altitudes varient de 40 à 134 m ; une série de hauts points, de plus de 100 d’altitude, sont disposés en fer à cheval ouvert vers l’ouest.Le climat est nettement maritime, doux et humide, avec de très faibles écarts de température (température moyenne annuelle : 10 °C). Les précipitations sont abondantes (près de 1200 mm/an), fréquentes et bien réparties dans l’année. L’état hygrométrique de l’air est toujours élevé, même en été. L’érosion a mis a nu des terrains jurassiques et primaires, cernés par le Crétacé de l’Artois, localisé sur les points hauts et recouverts, par endroits, par des placages de limons. Ces étages se distinguent mal sur le terrain, chacun comportant à la fois des argiles, des marnes, et même des grès.
Dans l’état actuel des connaissances, la forêt de Desvres est la plus riche du Nord – Pas-de-Calais, avec plus de 1000 espèces fongiques recensées. Hormis quelques peuplements artificiels de résineux (pins sylvestres et épicéas), sur les plateaux sableux de la Haute-Forêt surtout, on trouve essentiellement une chênaie-frênaie bien représentée (le frêne est l’essence dominante de la forêt), avec de nombreuses variantes hydriques et trophiques ; à côté de cet habitat typique de Desvres, on trouve également des chênaies, des hêtraies mésotrophes et des aulnaies-frênaies.
Parcelles 28-30 : Laie des Huit Chênes
Cette laie traverse une belle fûtaie de hêtres (un peu perturbée par la coupe des conifères qui la jouxtaient). Après la Laie des Huit Chênes, on passe dans un taillis sous fûtaie (belle chênaie-charmaie) humide, riche en espèces diverses. On passera également à proximité immédiate d’une superbe tourbière à sphaignes, osmondes et bouleaux, qu’il conviendra d’aborder avec prudence (trous). Ce secteur argilo-calcaire boueux se prolonge à proximité de la lisière de la forêt ; les érables y sont assez nombreux par endroits, ainsi que les magno-cariçaies à frênes. On pourra obliquer vers la droite, pour remonter vers le cœur de la forêt vers la fin de la parcelle 29. On abordera alors une chênaie plus mésophile, avec cependant quelques secteurs très mouillés. Le chemin du retour traverse ou longe également des parcelles enrésinées (pinèdes essentiellement). La parcelle 26, en principe hors du circuit mais éventuellement accessible en fin de parcours, renferme une belle hêtraie et des secteurs boueux très intéressants.
Parcelles 31-37 : Le Pille Bois
L’accès se fait par une fûtaie de chênes avec quelques hêtres puis rapidement par un taillis de charmes sous strate plus élevée de chênes, sur mésomull ; à droite du chemin, il s’agit d’une fûtaie de pins atteignant 20 m de hauteur. Ce secteur enrésiné se poursuit jusqu’à la parcelle 34, sous divers aspects, avec également une zone coupée et perturbée en parcelle 32 (à éviter si possible). Vers la gauche du chemin (Laie du Haut Crocq), on trouvera des zones tourbeuses, avec d’intéressantes parcelles à sphaignes et osmondes. Plus près de la route départementale, on trouve des charmilles argilo-calcaires boueuses, profondément entaillées de ruisseaux, au long et aux environs desquels se développent des mégaphorbiaies intraforestières et des magno-cariçaies à frênes et aulnes. En parcelle 35 se trouve une assez belle hêtraie. La parcelle 36 laisse à nouveau la place aux conifères (pins et épicéas), avec quelques Sitkas. La parcelle 37 fait transition avec les milieux rencontrés sur le circuit D1 (charmille à chênes et quelques hêtres, plus aérée puis plus humide).
Parcelles 43-38 :
chemin de la Drouille
Cette partie de la forêt est constituée de chênaies, mêlées essentiellement de frênes, sur mull. La chênaie-frênaie est parfois parsemée de hêtres, avec quelques merisiers, bouleaux et autres feuillus tels que charmes, formant des faciès de chênaie-charmaie bien développés par endroits. Le sol est généralement humide, avec des secteurs plus mésophiles. Des taillis assez denses de charmes mêlés (parcelle 41) jouxtent une parcelle coupée depuis plusieurs années (parcelle 40), au milieu de laquelle subsiste une bande formée de Salix, Rhamnus, Fraxinus, Alnus, Betula… Vers la fin du circuit (parcelles 37 et 38, on rencontre des parcelles enrésinées anciennes (arbres dépassant 30 m), avec des épicéas (Picea) et des pins (Pinus), dans une ambiance beaucoup plus acide, sur mor ; les callunes indiquent clairement ce changement d’ambiance.
Parcelles 50-52 : Haute-Forêt, Ruisseau de la Cailleuse
Les parcelles 50 et 52 de la Haute-Forêt de Desvres sont assez faciles d’accès mais, une fois sur place, on y circule très mal, étant donnée leur structure, en taillis assez dense sur sol boueux. Il s’agit de groupements assez originaux de frênaie-charmaie, de chênaie-boulaie, de frênaie-aulnaie… On y trouve de très nombreuses espèces intéressantes, souvent de petite taille. La parcelle 53, par laquelle on accède à ce site, est souvent assez riche en cortinaires divers.
Parcelles 62-63 : Basse-Forêt ; Chêne à Huit Bras
Le chêne à Huit Bras n’en présente plus que 7 depuis 1935 ; il mesure 23 m de haut. On le trouvera dans la parcelle 63, au bord du layon d’accès. Cette parcelle est un taillis sous futaie de type chênaie-charmaie, avec de nombreux bouleaux, houx, sorbiers, ainsi que quelques érables. On y trouve également une frênaie-charmaie, également riche en bouleaux, chèvrefeuilles, groseilliers rouges, etc… Le sol est plutôt humide, avec un humus de type mésomull à eumull. La parcelle 62 est un peu plus fraîche, avec une frênaie-aulnaie riche en bouleaux et en saules Marsault qui avoisine une chênaie-charmaie proche de la précédente.

Forêt domaniale d’Écault
La forêt d’Écault est le résultat du travail d’une famille, propriétaire des lieux depuis le XVIIIème siècle, pour valoriser un milieu dunaire aride, soumis à une dynamique éolienne intense. A partir de 1850, on a tenté de fixer les dunes à l’aide de diverses essences, résineuses (pins maritimes et plus récemment pins laricio ou ifs) mais aussi feuillues (chênes divers – chêne pédonculé, mais aussi chêne vert ou chêne tauzin, etc.). Ces tentatives variées donnent au massif sa remarquable diversité actuelle. L’État a acquis une partie du domaine en 1983, ce qui a donné la forêt domaniale actuelle. Cette partie couvre 315 ha, le reste du domaine (150 ha) est devenu propriété du Conservatoire du Littoral.
La forêt est établie sur des sables plaqués sur d’anciennes falaises jurassiques. On passe de 0 à 100 m d’altitude, avec une diversité stationnelle importante et une microtopographie tourmentée. La gestion actuelle favorise les essences qui régénèrent facilement, feuillues ou résineuses, et porte une attention particulière également aux formations arbustives typiques des milieux dunaires qui sont protégées, autant que faire se peut, de la fréquentation. Ce massif est intéressant, sur le plan mycologique, par la combinaison d’ambiances forestières et dunaires. Les champignons y sont nombreux et variés.
Chemin des Vaches : il nous mène au travers d’habitats très variés : sous-bois de conifères divers et de feuillus, peupleraies, clairières sableuses moussues et fourrés dunaires à argousiers, troënes, sureaux, pelouses sur sable plus ou moins affines aux groupements naturels des dunes littorales, mégaphorbiaies, etc. Certains secteurs sont également un peu rudéralisés et abritent des espèces de champignons intéressants. Un des intérêts de ce site est de proposer une très grande variété de milieux sur un espace restreint.

Dunes d’Écault : Sentier de la Bécasse [EDEN 62]
Les dunes d’Écault sont la propriété du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres et sont gérées par EDEN 62 (voir aspect historique sous la rubrique « Forêt d’Écault », plus haut). Longtemps très marqué par la fréquentation de divers publics (campings, etc.), le site est aujourd’hui géré de manière à valoriser ses potentiels naturels. Les sols sont des arénosols ou des régosols dunaires, acides en surface, sauf aux endroits où les dépôts sont les plus récents et constitués de sables enrichis en débris coquilliers. Le climat est océanique, avec une humidité atmosphérique élevée et constante. On y trouve, outre les habitats dunaires de proximité de la mer (dune blanche, dune noire, fourrés dunaires), des pelouses rases acides à thérophytes, des fourrés humides sur sables un peu rudéralisés et nitrophiles, des boisements divers, parmi lesquels on remarquera des essences très inhabituelles dans la région : Quercus tauza, Quercus ilex !

Forêt domaniale de Guînes
La forêt de Guînes couvre 806 ha ; elle a appartenu aux rois d’Angleterre avant de devenir royale en 1558. Elle a le statut de forêt domaniale depuis la révolution de 1789. Elle est située dans la région des « Collines d’Artois », sur le versant nord-est de l’anticlinal de l’Artois, à une altitude variant de 35 à 160 m. Elle présente des lignes de plus grande pente orientées SW-NE, qui donnent une succession de dépressions parallèles sèches, aucun ruisseau ne parcourant le massif. De ce fait, les dépôts limoneux sont très épais dans ces dépressions Les sols sont plutôt riches, basiques à neutrophiles, avec des humus de type eumull, moyennement frais. On y rencontre essentiellement des hêtraies mésophiles sèches (420 ha) et des hêtraies mésophiles à mercuriale (360 ha). Des parcelles ont été enrésinées à la suite de l’extraction massive de bois au cours des dernières guerres.
La forêt de Guînes est bien différente des forêts de la Fosse boulonnaise mais présente également bien des attraits mycologiques. On y recense actuellement environ 650 espèces. Quelques espèces remarquables y trouvent leur unique station régionale.
Parcelles 17-18 ; 25-26 : Laie du Fond de Justice
Ces parcelles se divisent en deux ensembles. Le premier (17-18) est un remarquable taillis sous fûtaie à dominance de frênes, sur sol assez humide et frais. Les récoltes y sont souvent très abondantes et intéressantes (inocybes, entolomes, russules) ; en particulier, un curieux fossé, sorte de dépression longiligne, parcourt la parcelle 17 et recèle les espèces les plus intéressantes [on y accède, à partir du parking de la Colonne Blanchard, par le layon qui sépare les parcelles 23 et 24 ; ces deux parcelle étant également intéressantes, bien que perturbées par quelques coupes et travaux forestiers récents, on s’efforcera d’atteindre le but assez rapidement]. Le second (25-26) est une secteur planté d’épicéas, relativement humide également ; il est moins original mais souvent assez riche, surtout dans les parties où les feuillus se trouvent en mélange avec les résineux et, d’autre part, on y trouve assez souvent le rare Pulveroboletus lignicola.
Parcelles 35-38, 51, 52, 31, 32 :
Colonne Blanchard
Le circuit débute par une belle fûtaie de hêtres, au centre de laquelle on découvre la colonne Blanchard.  Après la Laie du Rietz aux Anglais, on accède à des parcelles constituées d’un taillis sous-fûtaie à dominance de hêtres, mais avec des essences assez variées (chênes, charmes, frênes, bouleaux…). Une parcelle, à droite du layon, est constituée d’épicéas (parcelle 51). Le retour se fait au travers de taillis riches et variés (chênaie-charmaie à bouleaux, avec quelques beaux hêtres), jusqu’au chemin carossable (Laie de Campagne) pour accéder à des parcelles en taillis sous-fûtaie à dominance de frênes, assez riches également (parcelle 31 et 32).

Forêt domaniale d’Hardelot
L
e massif couvre 618 ha, ce qui en fait le plus petit des ensembles forestiers du Boulonnais. Le climat est de type nord-atlantique et bénéficie de l’inertie thermique de la mer, toute proche ; les précipitations sont fréquentes – près de 180 jours par an en moyenne – et la pluviosité avoisine 800 mm/an. L’altitude du massif varie de 15 à 72 m (moyenne : 35 m) : le relief est faiblement vallonné et ondulé, entaillé de quelques thalwegs, essentiellement  à profil en « U ». Les pentes sont douces, excepté de part et d’autre des thalwegs et sur le front occidental de la forêt où elles peuvent dépasser 30°. Un grand vallon à fond plat, élargi dans sa partie aval, coupe en deux la forêt au niveau du ruisseau de Longpré qui est à l’origine de ce système alluvial mieux différencié. D’un point de vue géologique, ce sont les sédiments secondaires qui dominent largement, avec 40% de formations complexes (sables, calcaires et argiles) du kimméridgien, 40% d’argiles du Wealdien et de l’Aptien ; les 20% restants sont des formations quaternaires (dunes, alluvions récentes). Mais les formations géologiques ont été très majoritairement couvertes par des formations quaternaires de type loess et sables argileux, dont les proportions en sables et argiles sont si variables qu’elles engendrent des terrains compacts et humides ou au contraire perméables et frais.
Cette petite forêt a longtemps été négligée des mycologues, comme la forêt de Boulogne. C’est malgré tout une forêt de très grand intérêt, en fait la plus riche de la région si l’on calcule le nombre moyen d’espèces à l’hectare : on y recense actuellement environ 850 espèces.
Parcelle 22 : secteur d’Écames
Cette parcelle est assez difficile à parcourir, en raison de sa structure en taillis sous futaie assez dense. Elle se compose de diverses essences feuillues, sur substrat marneux humide. Elle est particulièrement remarquable du point de vue de sa fonge : elle regorge de raretés de toutes sortes…
Parcelles 32-38 : Chemin du Milieu / Est
Accès aux secteurs intéressants : 200 m du parking, par le chemin qui sépare les parcelles 36a et 38a. Taillis sous fûtaie relativement dense, à base de Corylus, Quercus, Alnus, Betula avec quelques Salix, et chênaie-charmaie. Après un passage plus herbeux (+ fougères), on accède à un bas-fond fangeux remarquable, constitué d’une aulnaie pure à Polygonum hydropiper, enrichie ensuite de quelques Corylus, Quercus, etc… Ensuite, on trouve une chênaie plus claire, mésophile, un taillis de charmes, riche en bois mort au sol, avec quelques hêtres (Fagus), noisetiers (Corylus). Le chemin du retour est d’abord (route) bordé d’un manteau à fusain (Evonymus), aubépines (Crataegus) et de quelques très beaux arbres puis (chemin) évolue sur substrat sableux, avec des endroits humides, des dépôts de sciure, des charbonnières
Parcelles 47, 49, 51, 53, 55, 57 : Chemin du Milieu / Ouest
Ce secteur est varié, du point de vue des biotopes. Un chemin s’enfonce dans une partie constituée de feuillus mêlés et atteint une parcelle enrésinée (épicéas). On rejoint ensuite une belle fûtaie de hêtres, environnée de divers taillis de feuillus mêlés de charmes, en particulier, avec des secteurs très humides, avec des aulnaies marécageuses. Le sol est en partie sableux, ce qui augmente la diversité des habitats dans ce secteur. On regagne la D119 par un chemin sur sable, avec des biotopes humides en contrebas. Après avoir traversé la départementale, on continuera par un autre chemin légèrement nitrophile, riche en espèces intéressantes (lépiotes). Le retour emprunte des taillis argilo-calcaires humides à boueux, parsemé de mégaphorbiaies et magno-cariçaies.

Bois des Dames – Bruay-la-Buissière
Le Bois des Dames s’étend sur 350 ha et se situe dans la partie occidentale du bassin minier, sur les marges du haut-pays d’Artois. Il est situé sur une butte tertiaire argilo-sableuse, dont les dépôts sédimentaires (sables d’Ostricourt et argiles d’Orchies) ont fait l’objet de différentes exploitations, sous forme de carrières. D’autre part, la compagnie des Mines de Bruay-en-Artois l’a autrefois utilisé pour stocker les rejets de l’exploitation minière : les terrils situés à sa périphérie ont été constitués de 1935 à 1960 et contribuent également aux reliefs de ce bois. Le climat est d’influence océanique (températures moyennes : 9-16 °C ; pluviosité : 900 mm/an ; humidité relative : 83%). Des types de sols différents se rencontrent sur le site : sur le plateau et les hauts de pentes, on trouve un sol à tendance podzolique (acide), avec une couverture humique de type moder ; dans les bas de pentes et les zones périphériques, le sol est brun, plus ou moins lessivé, avec une couverture humique de type mull. En conséquence, on trouve différents types de peuplements végétaux : sur sol acide des clairières à callunes forment un lande sèche colonisée par une bétulaie, des landes à ajoncs, des chênaies et des parcelles à bouleaux ou à châtaigniers, quelques hêtres et quelques pins sylvestres, des parcelles plus humides à sphaignes et callunes ; dans les bas de pentes, on trouvera une chênaie-charmaie riche en merisiers, frênes, noisetiers, sycomores, des aulnaies et des saulaies dans les secteurs les plus humides. Le terril lui même est évidemment très intéressant également : il a été récemment aménagé et on y parcourra des pelouses sur schistes étendues. Derrière le terril se trouve la parcelle la plus intéressante : le bouleau y est l’essence pionnière typique de ces milieux, où prolifèrent les champignons spécifiques de terrils, et des zones humides y sont également peuplées de mégaphorbiaies.

Terril de Pinchonvalles – Avion
Situé sur le territoire d’Avion (62), le terril des crêtes de Pinchonvalles s’étend sur une superficie de 75 ha ; c’est le deuxième terril d’Europe par la surface occupée. Ses 37 millions de m3 de schistes et de grès se sont accumulés sur trois niveaux : 1) une plate-forme inférieure (premiers dépôts vers 1942), ne dépassant pas 35 m d’altitude ; 2) un niveau intermédiaire, entre 35 et 84 m ; 3) un niveau supérieur avec un plateau culminant à 119 m, sur lequel les derniers dépôts datent de 1977. Sur ces différents étages, la végétation spontanée a repris ses droits (le niveau inférieur a été abandonné à la nature depuis plus de 50 ans) et, actuellement, tous les stades classiques de la dynamique végétale des terrils sont présents sur le site. Malgré un arrêté de biotope en 1992, la gestion du terril est actuellement assez défaillante et certains types de végétations y connaissent une régression inquiétante. On y trouve des groupements pionniers, apparentés aux pierriers alpins, ave Rumex scutatus (en régression actuellement), des bétulaies et des saulaies pionnières, des friches pionnières à mélilot (Melilotus alba) et vipérine (Echium vulgare), des pelouses à Vulpia myuros, des friches de substitution à épilobe en épi (Epilobium angustifolium) ou à Calamagrostis epigeios, des pelouses rases à piloselle (Hieracium pilosella), pâturin comprimé (Poa compressa) et achillée millefeuille (Achillea millefolium), riches en mousses et lichens, des fourrés à prunelliers (Prunus spinosa), églantiers (Rosa spp.) et autres arbustes, une saulaie à tussilages, et tous les stades dynamiques conduisant à une forêt de frênes, érables, bouleaux, cerisiers, chênes… Du haut du terril, on découvre un splendide panorama s’étendant sur les environs et le bassin minier et jusqu’aux collines de l’Artois.

Dunes du Mont Saint-Frieux – Dannes
Le site du Mont Saint-Frieux est situé à la limite entre le Haut-Boulonnais (auquel appartient le mont lui-même) et la plaine maritime picarde qui s’étend, vers le sud, jusqu’à l’estuaire de la Somme. Sa superficie totale est de 1226 ha. En fait, la maîtrise foncière publique (Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres et Département du Pas-de-Calais) concerne un domaine de 552 ha. La gestion en est confiée à la ville de Dannes, qui bénéficie de l’aide technique d’EDEN 62. Sur ce site, les dunes sont des dunes picardes caractéristiques par leur étendue d’ouest en est (3 km). L’originalité écologique du site réside notamment dans le contact du sable plaqué sur la craie du Mont Saint-Frieux et par la naissance de nombreuses sources au pied de ce dernier, engendrant des ruisseaux au cœur même des dunes. Ce site est extrêmement riche du point de vue faunistique, floristique et phytocoenotique : la végétation s’étage des laisses de hautes-mers aux pelouses calcicoles du sommet du mont (152 m), en passant par l’ensemble des groupements dunaires, tant de la série sèche (dune blanche, dune grise, fourrés dunaires secs…), que de la série humide (pannes dunaires et vallées humides occupées par divers boisements hygrophiles), alimentée par un réseau hydrologique complexe (nappe d’eau douce provenant des parties hautes du mont, nappe phréatique superficielle affleurant dans les niveaux les plus bas, ruisseaux temporaires alimentés par les eaux de la nappe de la craie…) et par divers gradients remarquables, par exemple, d’un point de vie édaphique, de la craie à des sables décalcifiés. Des boisements artificiels apportent aussi un complément de diversité biologique (pins et peupliers). La gestion actuelle de certains secteurs dunaires met en jeu un pâturage par des races rustiques de bovins. Là encore, la diversité de l’ensemble bénéficie de cette particularité.

Réserve Biologique Domaniale de Merlimont  [O.N.F.]
La dune domaniale de la Côte d’Opale est située sur le territoire de Merlimont et a été érigée en Réserve Biologique Domaniale en mai 1985. Sa gestion a été confiée à l’O.N.F. Elle couvre un peu plus de 450 ha et s’étend du front de mer vers l’intérieur des terres, sur une profondeur d’environ 3 km. Le climat y est fortement marqué par l’influence maritime ; les gelées y sont rares ; la pluviosité moyenne est de 750 mm par an et l’humidité relative de l’air est toujours élevée (plus de 80%). La topographie dunaire induit aussi des effets microclimatiques importants. C’est un très bel exemple de dunes de morphologie picarde, avec une plaine interdunaire occupée par des habitats de haute valeur patrimoniale, située entre les dunes vives (20-30 m de haut), près du trait de côte (ce cordon est souvent dédoublé en dune bordière et dune littorale interne) et un ancien cordon dunaire interne (culminant à plus de 40 m de haut). Des systèmes de « pannes » humides, bien développés, sont particulièrement intéressants. Les sols sont pauvres, les humus (dans la partie boisée) de type moder et des zones importantes sont inondées une partie de l’année (surtout en hiver). Tous les habitats dunaires de la région Nord – Pas-de-Calais y sont représentés, tant au niveau de la xérosère (série xérophile) que de l’hygrosère (série hygrophile).
Les champignons y sont particulièrement intéressants et abondants. On y connaît pour le moment plus de 500 espèces.

Dunes de la baie d’Authie  [EDEN 62]
Ce site se trouve à l’extrême sud du département du Pas-de-Calais, sur les communes de Berck et Groffliers ; il est propriété du Conservatoire du littoral et des Rivages Lacustres. Sa superficie est de 119 ha. Il s’agit d’un système de dunes proches de l’estuaire de l’Authie, dont l’origine vient du colmatage, à l’Holocène, des régions basses qui constituent actuellement le plaine maritime picarde. Une assez grande partie du site est constitué de dunes plus ou moins mobiles ; on n’y rencontre assez peu d’habitats appartenant aux systèmes de pannes humides (quelques fourrés alluviaux humides, une petite tourbière alcaline). Il s’agira donc plutôt de dunes embryonnaires, de dunes blanches, de pelouses de la dune noire, de fourrés dunaires (argousiers, sureaux, troënes, etc.) et d’une partie boisée, surtout plantée artificiellement de peupliers, d’aulnes blancs (Alnus incana) ou de conifères (surtout pins laricio), bien que quelques secteurs soient naturels (ormaies, aulnaies).

Dunes de la Slack  [EDEN 62]
Le site des dunes de la Slack est situé essentiellement sur la commune de Wimereux et couvre environ 188 ha ; il appartient au Conservatoire du littoral et des Rivages Lacustres et est géré par EDEN 62. La Slack, petite rivière côtière au cours d’une vingtaine de kilomètres, limite le site au nord, par une grande dune mobile. Le massif dunaire lui-même est coupé en deux par la D940 : à l’ouest, les dunes sont soumises à une forte influence éolienne et sont régulièrement stabilisées par la plantation d’oyats ; à l’est, elles sont plus végétalisées et présentent une belle diversité d’habitats dunaires, tant de la xérosère (dunes blanches, fourrés à argousiers, pinèdes sèches) que de l’hygrosère (8 pannes humides sont dénombrées, chacune présentant des particularités géo-morphologiques et floristiques). Outre les dunes, le site comprend également la Pointe aux Oies, falaise rocheuse composée de grès argileux et de bancs argilo-calcaires et surmontée d’une belle pelouse rase à Armeria maritima. Ce site est parcouru par un agréable sentier de promenade et permet de découvrir le milieu dunaire, aux portes d’Ambleteuse, sans difficulté particulière.

Dunes du Platier d’Oye – Oye-Plage  [EDEN 62]
La réserve naturelle du Platier d’Oye se situe sur le littoral du Pas-de-Calais et marque la bordure de la plaine maritime flamande. Elle couvre 391 ha, dont 141 ha seulement sont terrestres (le reste de la réserve s’étend jusqu’aux laisses de basse-mer et appartient au Domaine Public Maritime) et qui appartiennent au Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres. Cette partie terrestre est bordée, vers la plage, d’un cordon dunaire (15 m de haut au maximum) au delà duquel se trouvent des prairies humides arrière-littorales, formant le seul exemple régional de polder pratiquement naturel (altitude maximale : 3 m). L’intérêt majeur de la réserve réside dans la juxtaposition de milieux différents et dans l’existence de gradients écologiques vis-à-vis de l’humidité et de la salinité. Le climat est océanique (faible amplitude thermique et températures douces) ; les précipitations atteignent 655 mm par an. On y trouvera des dunes embryonnaires, des dunes blanches, des dunes fixées, des fourrés, des pelouses rases, un système poldérien (prairies humides), un système estuarien (prés-salés à spartines et à salicornes) ; des mégaphorbiaies, des prairies mésophiles et des formations marécageuses complètent les habitats du site.

Site Naturel du Fort-Vert – Marck  [EDEN 62]
Ce site, dont le nom dérive d’un des Forts construits par Vauban pour assurer la défense du port de Calais (1696), bénéficie d’un arrêté de biotope (1982). Globalement, il couvre 1270 ha, mais seuls 99 ha sont propriété du département du Pas-de-Calais et gérés par EDEN 62. Il réunit un ensemble de milieux très typiques des « Pays-Bas » de la mer du Nord : estran immense, découvert à marée basse ; plage ; prés salés ; dunes basses ; mares et pannes saumâtres ; marais d’eau douce ; dunes anciennes décalcifiées ; polders. Deux digues de terre des XVIIème et XVIIIème siècles séparent le cordon dunaire fossile des dunes plus récentes. Elles sont parmi les dernières à subsister dans la région et, avec le système de drainage particulier des « watergangs », illustrent parfaitement le rôle qu’ont joué les hommes dans l’édification de la Flandre maritime. Le climat est océanique pur, avec des étés frais et des hivers relativement doux. Les substrats se composent d’argiles (polders) et de sables argileux (prairies humides) d’une part et de dépôts sableux plus récents (cordon dunaire). On y trouvera des dunes embryonnaires, des dunes blanches, des dunes fixées, des fourrés d’argousiers, des prairies humides et mégaphorbiaies, avec quelques secteurs halophiles aux eaux saumâtres.

Dune d’Aval – Wissant  [EDEN 62]
Outre la dune d’Aval, l’espace naturel sensible de la baie de Wissant comprend également 1) d’autres dunes qui la jouxtent et qui forment une vaste poche sableuse entre les deux promontoires que constituent le Cap Gris-Nez au sud et le Cap Blanc-Nez au nord, 2) une partie du marais de Tardinghen et 3) la Motte du Bourg, falaise morte (38 m) sur le territoire de cette même commune. C’est donc un ensemble enchâssé au sein d’un des joyaux du paysage régional, le site des Deux Caps (classé comme grand site national). La dune d’Aval, au sud de Wissant, est propriété du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres mais le statut foncier de l’ensemble du massif est complexe. Son édification est récente (alors que la dune d’Amont, au nord de la commune, est plus ancienne), postérieure à l’époque gallo-romaine, et elle a complètement ruiné le très célèbre port de Wissant. Elle ne s’enfonce que de 350 m vers l’intérieur des terres et culmine à 35 m. Elle abrite une végétation littorale caractéristique, représentant divers habitats de la xérosère (série sèche) : dune embryonnaire, dune blanche, dune noire, fourrés à argousiers.

Cap Blanc-Nez  [EDEN 62]
Le Cap Blanc-nez constitue la limite entre le Boulonnais et le Calaisis. Il se situe à l’extrémité d’un escarpement plus ou moins perpendiculaire à la côte actuelle, représentant une ancienne ligne de rivage, datant du quaternaire (on y distingue plusieurs « mottes », de l’intérieur vers le cap : Mont Fouret, Mont Vasseur, Mont Saint-Martin, Les Noires Mottes, Mont Hubert, puis le Cap lui-même). Le cap proprement dit est haut de 134 m et constitue un des plus beaux paysages de la région. Une partie du site est actuellement la propriété du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres ; elle est gérée par EDEN 62 et se trouvent principalement sur le Mont Hubert. L’intérêt naturaliste du site réside dans ses pelouses sur calcaire, tout à fait exceptionnelles sur le plan botanique, en grande partie en raison de la situation maritime et des conditions climatiques originales. Des fourrés calcicoles, des arrhénatéraies et même quelques petits bosquets peuvent être explorés dans le secteur.

Cap Gris-Nez  [EDEN 62]
Plus emblématique que le Blanc-Nez peut-être, par l’angle qu’il impose à la silhouette de la France, le cap Gris-Nez est beaucoup moins élevé que ce dernier (45 m) et aussi, il faut bien le dire, moins beau… Il est fait de grès, d’argile et de calcaire (son nom vient de son aspect plus sombre). L’intérêt paysager du point de vue que l’on y découvre est cependant de première importance (vues sur Boulogne vers le sud et sur le Cap Blanc-Nez vers le nord). Les pelouses qui le recouvrent sont fortement piétinées mais il est possible de trouver quelques secteurs intéressants, d’un point de vue naturaliste. Le gazon d’Olympe (Armeria maritima) est la plante typique de ces milieux.

Réserve Naturelle de la Canche – Étaples  [EDEN 62]
La réserve naturelle de la Canche couvre 505 ha et se situe sur les communes d’Étaples, Camiers et Lefaux. Son altitude varie de 0 à 98 m. Le climat y est océanique. Les formations sableuses superficielles masquent presque complètement le substratum calcaire. Elle est constituée de vastes dunes littorales bordant l’estuaire de la Canche avec des milieux naturels variés : slikke et schorre (trop halophiles pour les champignons supérieurs) et tous les milieux représentatifs de la dune sèche (dune embryonnaire et dune blanche, pelouses de la dune noire, fourrés à argousiers, différents types de boisements – pins maritimes) et de la dune humide (fourrés à saules des dunes, dépressions humides interdunaires, roselières, magnocariçaies et mégaphorbiaies diverses, saulaies marécageuses, etc.), dans un contexte souvent nettement calcaire (pH 8 à 8,5). Des dunes plaquées sur une ancienne falaise sont assez remarquables et originales. D’un point de vue cartographique, la limite entre les mailles 2105A24 (à l’ouest) et 2105B13 (à l’est) est constituée grosso modo par la voie de chemin de fer.

Pré communal d’Ambleteuse  [PNR]
Le Pré communal d’Ambleteuse, représente le dernier exemple significatif et étendu de dunes décalcifiées datant du Flandrien qui subsiste sur le littoral français. Ce terrain communal, donné au Moyen-Âge par le comte de Boulogne aux habitats d’Ambleteuse, a été classé en Réserve Naturelle Volontaire le 19 décembre 1991. Le maintien d’un pâturage extensif millénaire, associé à des conditions topographiques et hydrologiques extrêmement complexes ont engendré une richesse et une originalité extraordinaires de la flore et des habitats. Sur 63 hectares, la réserve abrite près de 350 espèces végétales, soit près du tiers des espèces présentes dans la région Nord – Pas-de-Calais. Le Pré communal d’Ambleteuse est géré conjointement par la commune et le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale, ave l’aide d’un Comité Consultatif de Gestion. Le site a connu des évolutions importantes depuis 50 ans. L’envahissement par l’Ajonc d’Europe est le phénomène le plus marquant. Il résulte d’une combinaison de plusieurs phénomènes : apparition de la myxomatose en 1953, qui a décimé les populations de lapins dont l’action était importante pour le milieu ; sous-pâturage pratiqué pendant plusieurs années… Une pratique très courante autrefois mais aujourd’hui à l’abandon consistait à « aller à la tige », c’est-à-dire à couper les ajoncs pour s’en servir de combustible. L’objectif actuel de gestion est la restauration des pelouses, qui constituent les groupements végétaux de plus grande valeur patrimoniale. Plusieurs techniques de débroussaillement des secteurs denses d’ajoncs ont été testées selon la morphologie du terrain : arrachage, coupe manuelle ou mécanisée, gyrobroyage… Une trentaine de bovins appartenant à deux éleveurs pâturent sur le site. Celui-ci n’est pas ouvert au public mais, chaque année de nombreux scientifiques et naturalistes français et étrangers demandent une autorisation de visite pour prospecter ce site, traduisant ainsi son intérêt biologique exceptionnel.

Sorrus – Le Communal [CSN] , les bois de la Bruyère
Le Communal de Sorrus (village situé près de Montreuil-sur-mer) est le refuge d’un des derniers ensembles de landes nord-atlantiques dans le Nord – Pas-de-Calais. Il couvre environs 20ha et repose sur une butte tertiaire, isolée au sein d’une région crayeuse recouverte d’argiles à silex et de limons des plateaux. Les sols y sont très oligotrophes et ont permis l’installation d’une lande, autrefois exploitée, en particulier pour l’industrie de la poterie puis pour le pâturage et ensuite abandonnée pour diverses raisons historiques. La gestion actuelle vise à conserver l’équilibre entre la lande et les groupements forestiers qui l’envahissaient rapidement. On peut y observer actuellement, outre des bois oligotrophes, certes intéressants pour le mycologue, des milieux de très haute valeur patrimoniale : lande rélictuelle, prairies humides, taillis à ajoncs, mares. La fonge y est remarquable est très diversifiée
Le bois de la Bruyère, propriété de la famille MOTTE depuis 1928, s’étend autour du parc d’un ancien château du même nom détruit lors de la dernière guerre et rebâtie sous le nom « La maison blanche » . La superficie du bois de la Bruyère est de 67 hectares. Vous trouverez de plus amples informations dans le bulletin 95-96 (2014) de la SMNF

Saint-Josse – Landes du Moulinel  [CSN]
Les landes du Moulinel couvrent 4 ha et se situent au cœur du massif forestier de Sorrus – Saint-Josse – La Caloterie. Elles couvrent une butte tertiaire, composée de lits alternés de sables et d’argiles, à une altitude de 40-45 m. La zone la plus basse, à l’ouest, est la plus humide, avec quelques mares. Il s’agit d’une des dernières landes nord atlantiques de la région Nord – Pas-de-Calais. Les secteurs peuplés de bruyères (divers types de landes sont encore représentés : lande mésophile à callune ou à molinie, lande humide à Erica tetralix, lande humide à sphaignes) ont été colonisés par les bouleaux et la molinie, par suite de l’abandon des techniques de pâturage et d’étrépage. On y trouve également une pinède ancienne, une chênaie-bétulaie et une chênaie-charmaie.

Saint-Josse – Le Communal  [CSN]
Le communal de Saint-Josse, très proche géographiquement du site précédent (landes du Moulinel), couvre 12,5 ha et s’intègre au même ensemble naturel. Il  regroupe des habitats naturels remarquables : landes sèches, vieilles chênaies acidophiles, une hêtraie à houx, etc.

Auchy-lès-Hesdin – Marais de la Grenouillère [CSN]
Le Marais de la Grenouillère s’intègre dans un ensemble de milieux alluviaux et couvre 16,5 ha. C’est l’une des dernières zones humides fonctionnelles de la vallée de la Ternoise. Ce marais a été façonné par l’homme qui l’a utilisé de diverses manières (extraction de tourbe, jardins ouvriers, plantation de peupliers, mais surtout, après l’abandon des pâturages ancestraux, aménagement d’une décharge et creusement d’un étang d’agrément…). Actuellement, dans le cadre d’une gestion conservatoire, on peut y observer différents milieux et d’habitats naturels, mosaïqués en fonction de l’hygromorphie du sol : roselières, cariçaies, prairies hygrophiles à joncs et pulicaire, prairies méso-hygrophiles à Arrhenaterum et Holcus mollis, mégaphorbiaies à Phragmites, saulaie marécageuse, aulnaie marécageuse

Marais de Guînes  [EDEN 62]
Objet de pratiques agricoles traditionnelles depuis le XIème siècle jusqu’à une époque récente (fauche de litière, pâturage extensif, extraction artisanale de tourbe), le Marais de Guînes a été ensuite plus ou moins abandonné. La dynamique végétale risquait alors de le banaliser et ce site a été pris en charge par le département du Pas-de-Calais. Sa gestion est assurée par la ville de Guînes, avec l’aide technique d’ EDEN 62. Les milieux naturels intéressants sont essentiellement des tourbières, déclinant sous diverses formes et variantes, mégaphorbiaies, roselières, cariçaies, fourrés de saules cendrés, boisements d’aulnes glutineux, de peupliers

Vallée du Denacre – Wimille
Ce site est assez surprenant. D’un abord assez banal, il s’agit d’un vallon orienté nord-sud, assez fortement encaissé et toujours très humide. Les pentes sont souvent encombrées de bois morts à différents degrés de décomposition et le couvert est surtout constitué de frênes, d’aulnes, d’ormes, etc… Le chemin d’accès est assez rudéralisé et se trouve bordé d’un ourlet nitrophile assez intéressant également. C’est le paradis les Pluteus et les Corticiés y sont à étudier…

Bois de Rombly – Étaples
Le bois de Rombly se situe sur les hauteurs d’Etaples. Il abrite des habitats variés, certains plus ou moins anthropisés ou artificiels, d’autres plus naturels, parfois hygrophiles, voire boueux, ou au contraire xérophiles et d’affinité dunaire. En effet, une partie du bois est constitué de vieilles dunes plaquées sur une ancienne falaise ; à l’époque de la constitution de cette formation, le sable avait enseveli le village de Rombly (1689). On accède au site par l’avenue du Fayet (route de Lefaux ; Frencq) et on y rencontre une belle fûtaie de hêtres (avec quelques bouleaux, pins et châtaigniers) jouxtant une fûtaie de pins Laricio (ces deux éléments très piétinés). Un chemin étroit (piste cavalière) serpente ensuite dans des fourrés sur sable, difficilement pénétrables mais on accède ainsi à un taillis de très vieux Crataegus (remarquables !) puis à une belle pinède sur sable (Pinus pinaster), environnée de divers fourrés et buissons plus ou moins frais ou secs. En repartant vers le nord, deux chemins sont possibles. Ils amènent le récolteur au travers d’une vieille peupleraie (Populus tremula), de peuplements de noisetiers, et lui permettent ensuite de descendre dans un bas-fond boueux un peu rudéralisé souvent très riche en espèces variées (lépiotes, inocybes, etc.).

Pelouse calcicole d’Elnes – Wavrans  [PNR]
Ce site est situé sur la moyenne vallée de l’Aa, à proximité de la commune de Lumbres. La superficie de l’unité reprise sous le terme de « Monts d’Elnes et Wavrans/Aa » est de 30 ha. Le coteau calcaire de Wavrans bénéficie d’un classement en réserve naturelle volontaire depuis dix ans ; la gestion conservatoire qui y est développée par le Parc Naturel Régional repose sur un pâturage ovin extensif en plein air intégral (bilan à paraître en octobre 2000). Le coteau voisin d’Elnes a retrouvé le pâturage qui lui faisait défaut à l’automne 1997, date à laquelle un éleveur de moutons boulonnais y a implanté une trentaine de brebis. La grande particularité de cette pelouse, par rapport aux autres pelouses du Parc, réside en sa très forte pente et son exposition au sud. Ce particularisme est à l’origine de la présence d’espèces animales et végétales à tendance méridionale. Le site présente la plus belle population de genévriers (Juniperus communis) du Nord – Pas-de-Calais.

Montagne d’Acquin  [PNR]
Il s’agit pour partie d’une pelouse calcicole et, pour une autre, d’un boisement installé sur de la craie. Le site, propriété de la commune, est situé sur une vallée en face de celle où se trouve le coteau d’Elnes-Wavrans. Une partie du site est entretenu par un pâturage ovin, un autre est en friche. Le site possède un certain intérêt pour la flore avec, en particulier, la présence de plusieurs espèces d’orchidées. L’un des principaux enjeux du site se situe sous la pelouse, avec une ancienne carrière d’exploitation de la craie, qui abrite la plus belle population hivernante de Murin des marais (une chauve-souris) pour la France. La Commune et son Maire, sensibles à cet enjeu patrimonial, ont récemment décidé, avec l’aide du Parc Naturel Régional, de demander le classement du site en réserve naturelle.

Noeux-lès-Auxi – Riez du Mont de Boffles [CSN]
Ce site, situé aux confins du Ternois, constitue un milieu naturel de valeur patrimoniale exceptionnelle. Le sol tire son origine de la période Crétacée, lorsque la mer recouvrait cette région. Des dépôts de coquilles calcaires ont formé le sol crayeux actuel. Des fissures tectoniques ont ensuite façonné des plateaux et des vallées ; le Riez du Mont de Boffles se situe à l’interface d’une zone tabulare et d’un vallon sec. Sa forte pente et son exposition sud-est créent des conditions climatiques marquées par des températures importantes et une relative sécheresse. Malgré cela, la pelouse calcaire, entretenue par l’homme (en particulier par pâturage) puis abandonnée (d’où un risque d’embroussaillage rapide) est un milieu d’une richesse exceptionnelle. La gestion actuelle du coteau permet de réhabiliter et de préserver un ensemble d’habitats de grand intérêt biologique : pelouse calcaire, ourlet calcicole (troënes et prunelliers), lande à genévriers, hêtraie thermophile sur calcaire, boisements de ravins et de pente. La pelouse calcaire est d’une incroyable richesse en orchidées (au printemps…), sans parler des espèces animales diverses rares et menacées. Les mycologues y trouvent également leur compte, surtout à cette période de l’année.

Mont Pelé – Desvres  [EDEN 62]
Haut d’environ 200 m, le Mont Pelé est constitué d’anciennes carrières d’exploitation des craies marneuses et des marnes turoniennes et cénomaniennes. Leur exploitation s’est arrêtée en 1979. La remise en état, due à la gestion du site, a permis de restituer et de distinguer quatre unités topographiques distinctes : 1) les terrasses remodelées, issues du réaménagement des carrières (substrat calcaire compact avec microreliefs : pelouses rases et manteau pionnier à saule marsault en partie sommitale) ; 2) versant sud-ouest, entaillé des voies d’accès aux carrières (végétation calcicole typique de la cuesta sud du Boulonnais, évoluant vers la hêtraie calcicole climacique) ; 3) fosse du Culouvet (profonde d’environ 45 m, elle contient la source de la Lène, qui y crée des cascades incrustantes, et est complètement boisée : saules, frênes, sycomores) ; 4) fosse sud, très abrupte, avec une saulaie allant jusqu’au manteau à cornouiller sanguin sur le versant ouest et éboulis encore actif sur le versant est ; au fond, saulaie cendrée et à saule marsault. Le site est partiellement géré par des bœufs Highland et des moutons Boulonnais, apportant également un potentiel pour les champignons coprophiles.

Réserve Naturelle Volontaire du Woohay  [CSN] en savoir plus
Le Woohay s’intègre dans une réserve de 38 ha, regroupant des prairies humides, de petits cours d’eau, des bassins de source et des bois, située à 16 km de la mer (Manche), aux confins de l’Artois, d’origine secondaire, et du bas-pays flamand, constitué de dépôts quaternaires. Le substrat de la réserve est argilo-tourbeux, avec des lentilles tourbeuses ; il est occupé par des prairies acidoclines à Juncus acutiflorus et à Lychnis flos-cuculi avec, sur le haut des parcelles, des prairies mésophiles. Un écosystème forestier complète ce site, avec une chênaie-charmaie-frênaie (6 ha) et une aulnaie-frênaie (1ha).